Commémoration du 31e anniversaire du massacre de Montréal à l’École Polytechnique

Déclaration SAWCC:
Commémoration du 31e anniversaire du massacre de Montréal à l’École Polytechnique


Selon les données recueillies par les Nations Unies, la violence contre les femmes et les filles continue d’être l’une des violations des droits humains les plus répandues au monde. Elle a lieu chaque jour, partout dans le monde, sans discrimination à travers les frontières ou les cultures. La violence envers les femmes peut se manifester de multiples façons, y compris (mais sans s’y limiter): la violence domestique, les abus physiques, sexuels et émotionnels, les crimes d’honneur, le trafic d’êtres humains, les mutilations génitales féminines (MGF) et les mariages des mineures.

Chez SAWCC, nous croyons profondément à l’autonomie des femmes, et nous nous efforçons chaque jour de travailler avec notre équipe pour être une ressource qui aide les femmes et leurs familles. En raison des restrictions du COVID-19 cette année et des mesures de sécurité et santé publique, nous n’avons pas été en mesure d’organiser un événement commémoratif en personne pour honorer les femmes innocentes qui ont perdu leurs vies lors du massacre de Montréal à l’École Polytechnique. Cet événement tragique éclaire le problème répandu de la violence contre les femmes, et alors que nous entrons dans notre dixième mois de lutte contre la pandémie de COVID-19, nous aimerions saisir cette occasion pour réfléchir à la façon dont la violence contre les femmes continue d’être un problème sociétal aujourd’hui, et affecte beaucoup de nos utilisateurs de services.

En raison de la pandémie, nous pouvons voir que cette année a été exceptionnellement difficile pour nos utilisateurs de services confrontés à la violence conjugale. La pandémie COVID-19 a amplifié de manière exponentielle la violence et les abus auxquels sont confrontées les femmes et les filles, qui sont déjà forcées de vivre avec leurs agresseurs et maintenant, en raison de confinement, obligées de rester à l’intérieur avec eux aussi. Nous avons vu des cas de violence conjugale et de femmes cherchant de l’aide augmenter ces derniers mois.

Ces derniers mois, nous avons traité environ 45 nouveaux cas de violence conjugale; un montant beaucoup plus élevé que celui auquel nous sommes habitués, ce qui conduit à la fois les utilisateurs de services et les fournisseurs de services à se sentir dépassés. En raison de la nature croisée de la violence conjugale et de la protection des jeunesses, nos cas de DPJ et leur implication ont également augmenté.
Ces femmes sont épuisées et se sentent prises au piège, car tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, elles ne sont pas en sécurité et ont peur. Être constamment entouré de leur agresseur, ainsi que prendre soin de leurs enfants, rend difficile la recherche de ressources et d’aide. Elles sont dans des états constants de stress, d’inquiétude et d’anxiété accrues.

Certains des problèmes clés avec lesquels nos utilisateurs de services sont confrontés sont:
– Stress financier et licenciements
– Être obligé de passer plus de temps à la maison avec son agresseur
– Une augmentation du comportement de contrôle des agresseurs
– Les enfants sont contraints de passer plus de temps à la maison, ce qui devient un environnement de plus en plus dangereux
– Les femmes manquent de la privée et de soutien et ont des difficultés à accéder les ressources

Bien que notre centre reste ouvert et opérationnel, notre équipe est également confrontée à des défis uniques en raison du COVID-19, car nos services en personne sont diminués. Afin de réduire les contacts et d’adhérer aux mesures de sécurité et santé publique, nos agents communautaires font de leur mieux pour fournir des services de soutien virtuel aux femmes dans le besoin, mais nous reconnaissons que cela nous limite dans certaines capacités. Par exemple, nous ne sommes plus en mesure de fournir un accompagnement en personne à d’autres services et rendez-vous. De plus, fournir une assistance virtuelle comporte ses propres défis, car bon nombre de nos utilisateurs de services ne sont pas experts en technologie ou manquent d’espace chez eux pour nous parler en privé et en toute sécurité.

Alors que nous continuons à traverser cette pandémie, notre équipe du SAWCC continuera de travailler dur et de servir les femmes de nos communautés. Nous défendrons toujours les valeurs de fraternité, d’autonomisation et de développement communautaire et, à ce titre, nous sommes fiers d’être une ressource pour les femmes et les familles sud-asiatiques à Montréal.
Nous souhaitons à tous la santé et la sécurité en ces temps difficiles et sans précédent, et nous sommes toujours disponibles pour offrir notre soutien et nos services.

En solidarité et en soutien,

L’équipe a SAWCC

Décembre, 2020