Attendu que la Première nation Tk’emlúps te Secwépemc a récemment découvert les tombes sans nom de 215 enfants sur le site du pensionnat autochtone de Kamloops.
Attendu que le système de plus de 100 pensionnats autochtones a été établi et financé par le gouvernement fédéral du Canada et administré en grande partie par des organisations chrétiennes, notamment l’Église catholique, de 1883 à 1996, et que tant le gouvernement que les églises sont responsables des disparitions, des abus physiques et sexuels, de la famine et de la négligence, des expériences médicales, des tortures et des morts, et de la négation de la langue et de l’identité, comme l’ont décrit les audiences de la Commission de vérité et réconciliation (CVR).
Attendu que, selon les estimations, 150 000 enfants autochtones ont été enlevés et éloignés de force de leurs proches et de leurs communautés pour être placés dans des pensionnats à des fins d’assimilation complètement et pour « enrayer le problème indien », ce que la Commission de vérité et réconciliation a qualifié de génocide culturel.
Attendu que les survivants des pensionnats autochtones ont vécu des expériences traumatisantes autant physiques que psychologiques, et que les familles et amis des enfants pris de force ont subi de grandes souffrances morales de ne pas savoir si leurs enfants reviendraient un jour ou s’ils étaient encore en vie, traumatisme qui se perpétue de génération en génération.
Attendu que le gouvernement fédéral a accepté les 94 appels à l’action de la CVR, mais a manqué de donner suite à nombre d’entre eux, qu’il continue de plaider à l’encontre des survivants des pensionnats, et que le gouvernement fédéral comme l’Église catholique retiennent les dossiers et les documents concernant les pensionnats et la mort des enfants.
Attendu que le gouvernement fédéral continue de sous-financer les ressources publiques destinées aux enfants autochtones lorsqu’il y a aujourd’hui trois fois plus d’enfants autochtones en famille d’accueil qu’à l’apogée des pensionnats, la famille d’accueil étant une extension du système des pensionnats.
Attendu que les pensionnats autochtones existaient au Québec et que le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) continue de nier l’existence d’un racisme systémique, en dépit de la mort récente de Joyce Echaquan qui a subi du racisme et un traitement inhumain dans un hôpital québécois, révélant, encore, un profond racisme systémique au Québec.
Il est résolu que:
Les membres du Centre communautaire des femmes sud-asiatiques, réunies aujourd’hui le 19 juin 2021 à Montréal (territoire Kanien’kehá:ka (Mohawk) non cédé) à l’occasion de l’assemblée générale annuelle, expriment leur solidarité avec les familles et les communautés des peuples autochtones de la Colombie-Britannique, du Québec et de tout le Canada, le nord de l’île de la Tortue.
Le CCFSA demande au gouvernement fédéral du Canada de cesser d’intenter des procès contre les survivants des pensionnats autochtones et de donner suite à la recommandation de la CVR de publier des documents et de débloquer des fonds pour découvrir la vérité sur les décès survenus dans les pensionnats, ceci afin que les survivants et les familles des victimes sachent ce qui est arrivé à leurs enfants et obtiennent justice.
Le CCFSA demande au gouvernement fédéral du Canada de mettre fin à la pratique courante de retirer les enfants autochtones de leur foyer familial pour les placer en famille d’accueil et, à cette fin, ce même gouvernement doit cesser de refuser aux enfants autochtones des réserves les mêmes niveaux de services de base que les autres enfants au Canada, comme l’a ordonné le Tribunal canadien des droits de la personne en 2016.
Le CCFSA demande au gouvernement du Québec de reconnaître le racisme systémique dans la société québécoise et de coopérer avec les peuples autochtones du Québec pour découvrir la vérité sur la mort d’enfants dans les pensionnats québécois.
Le CCFSA demande aux gouvernements fédéral et provincial d’exiger que l’Église catholique publie les documents relatifs au système des pensionnats autochtones qui sont retenus.
Le CCFSA demande aux gouvernements fédéral et provincial d’agir dans l’intérêt fondamental des peuples autochtones afin que les générations actuelles et futures ne soient plus jamais victimes de systèmes qui ignorent leur humanité.