“L’R s’inquiète des implications du PL96, présenté par les médias et la classe politique québécoise comme une réforme de la loi 101. Bien qu’il soit très important pour l’ensemble des centres de femmes du Québec de valoriser la langue française, nous nous questionnons sur plusieurs effets qu’aura cette loi, si elle est adoptée, sur les droits des femmes et particulièrement sur les droits des femmes anglophones, allophones, immigrantes et réfugiées non francophones et autochtones.
L’adoption du PL96 pourrait affecter directement nos méthodes d’intervention avec plusieurs femmes qui fréquentent nos centres, ce qui nous inquiète profondément. Quand c’est possible, nous accueillons les femmes dans leur langue maternelle pour favoriser la création d’un lien de confiance, ce qui pourrait exposer les centres et les travailleuses à des amendes.
Au-delà du travail quotidien dans les centres, nous sommes choquées du fait que plusieurs articles touchent directement l’accessibilité aux services de santé, aux services sociaux et à l’éducation pour des populations qui sont déjà fortement marginalisées et qui rencontrent déjà des difficultés d’accès à ces services. Il faut faire quelque chose !
Rappelons-nous que la valorisation du français doit passer par l’accueil, la bienveillance et la patience. C’est dans ce contexte que les gens seront ouverts à parler et à aimer cette langue. Il est important aussi de nous conscientiser collectivement, Québécoises et Québécois francophones, pour que cette valorisation ne passe pas par l’exclusion et la répression. La valorisation du français au Québec est une occasion de créer des solidarités avec d’autres minorités afin de travailler ensemble à reconnaître davantage l’ensemble des langues minorisées et menacées, comme les langues autochtones de nos territoires.
Nous vous invitons à vous informer davantage sur ce projet de loi, à en parler autour de vous et à agir ! Voici des façons de démontrer votre solidarité. “